L'invitée du mois d'octobre 2015 : Hate List

L'invitée du mois : Gabrielle ! 

Bonjour à tous ! On vous retrouve aujourd'hui pour notre tout premier article de ce genre, il s'agit d'un concept que nous avons inventé, nous avons pensé que ça pourrait être intéressant de laisser la parole à des personnes extérieurs du blog pour vous faire découvrir des livres que nous n'aurions pas forcément lu. :)

Mais qui est notre invitée du mois ? 

Coucou ! Je m’appelle Gabrielle et j’ai 13 ans !  J’ai déjà publié des chroniques sur le blog en tant que membre honoraire (la demoiselle des lumières,  fille de Voltaire :  et ClairvØyante: ).

J’aime bien lire et écrire (pratique pour faire des chroniques sur un blog de lecture ;p)… Je remercie Camille et Pauline de m’inviter sur le blog ce mois-ci ! Bonne découverte de ce livre !

Hate list

Auteur : Jennifer Brown
Titre : Hate list
Éditeur : Le livre de poche
Année de sortie : 2015
Nombre de pages : 389
Prix : 6,90 €
Genre : Réaliste
Traduction (américain) : Céline Alexandre

Résumé:

« C’est moi qui ai eu l’idée de la liste. Je n’ai jamais voulu que quelqu'un meure. Est-ce qu’un jour, on me pardonnera ? » C’est ce que pense Valérie, effondrée après un drame  inexplicable survenu au lycée. Son petit ami Nick a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste. Cette fameuse liste qu’ils avaient écrite pour s’amuser et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants. Maintenant ils sont blessés ou morts. Et Nick s’est suicidé. Mais Valérie, elle est toujours là, enfermée dans une bulle de questions sans réponses. Jusqu'au matin ou elle se lève et quitte sa chambre pour retourner au lycée.

« Le pire, c’est que je ne savais même pas à qui j’en voulais le plus : à Nick, à moi-même, à mes parents, au lycée, au monde entier…Mais la colère la plus insupportable, c’était celle que je ressentais contre les élèves qui étaient morts.»

Mon avis :

En commençant ce livre, je pensais qu’il parlerait simplement de la difficulté d’une ado qui avait du mal à s’intégrer dans son lycée, et je me demandais donc pourquoi l’auteur avait choisi de placer son héroïne au cœur d’un événement aussi macabre, alors qu’il suffisait de relater la première année de lycée d’une adolescente difficile pour aborder le sujet désiré. 

Je m’attendais donc à avoir, comme explication,  le récit de l’attentat dans la cafétéria. J’ai finalement trouvé intéressant l’idée de l’attentat de la cafétéria : cela aidait (selon moi) réellement à placer le contexte du livre et ajoutait une petite touche d’émotion dans le roman. J’avais aussi envisagé le fait que le livre tourne beaucoup autour de l’attentat en commençant par le raconter dès le début du livre. J’ai été un petit peu déçue durant les premières pages car le récit de cet événement (pourtant déclencheur !) ne vient pas tout de suite. 
Cependant on a immédiatement un extrait de journal qui parle d’une des victimes de ce drame avec des témoignages et quelques détails sur ce qu’il s’est passé, ces extraits de journaux ont rendu le livre plus intéressant à mes yeux. Puis, on passe directement à  l’introduction du personnage de Valérie.

Pour ma part, je n’ai pas trouvé ce personnage particulièrement attachant mais je pense que ce n’était pas le but recherché par l’auteur. Il me semble que l’auteur désirait plus nous faire comprendre le personnage, nous montrer son sentiment de culpabilité, de ne pas être accepté. 

Mission accomplie. Les sentiments de Valérie étaient tous décrits avec beaucoup de justesse, sans jamais tomber dans l’excès ou le mélodramatique auquel on pourrait s’attendre dans ce contexte. Peut-être cela vient-il du fait que l’histoire se déroule plusieurs mois après l’attentat ? 

Pour ce qui est des personnages secondaires (j’ai d’ailleurs trouvé dommage qu’il n’y ait pas de second personnage principal), leurs sentiments ne sont quasiment jamais exprimés. Pourquoi ? Je ne crois pas que Valérie soit centrée sur elle ou malheureuse au point de ne pas pouvoir interpréter ou remarquer les sentiments des autres, si ?
Je dois avouer qu’il y  a tout de même certains moments où j’étais bien contente de n’avoir que la pensée de Valérie tant celle des autres devait être désagréable ou méchante. 

Pour ce qui est des descriptions, on en avait très peu : seulement quelques mots afin de pouvoir vaguement nous représenter à quoi devait ressembler le personnage, mais rien qui puisse nous permettre de définir un visage ou un caractère précis. Même remarque que précédemment : dommage qu’il y ait seulement l’avis de Valérie car on ne sait donc pas à quoi ressemble son visage. Mais il est cependant plus facile de nous imaginer l’image qu’elle renvoie car elle nous précise régulièrement le style de vêtements qu’elle porte. Ce qui m’a amené à me dire qu’elle avait sûrement un petit (voir un gros) côté gothique…  

Pour ce qui est de Nick, on a une assez large description morale mais je m’attendais à une plus grande description physique de lui étant donné l’amour que lui portait Valérie. Apparemment le physique ne doit pas compter pour elle.

Au niveau de la chronologie, au risque de me tromper, il n’y en avait pas. Le récit passe sans cesse du présent au passé, en incluant un article de journal entre les deux, sans aucune raison et sans même que ces passages entre les deux époques soient séparés par des chapitres. J’ai trouvé cela un peu déstabilisant sur le moment mais je rassure ceux qui envisageraient de lire ce livre, on s’y fait très vite : cette inversion régulière du temps a même fini par m’amuser ! 
De plus, je ne peux pas vraiment m’en plaindre puisque ce sont ces transitions incessantes qui nous permettent de connaître sa vie auparavant ainsi que l’attentat. Je n’ai donc pas beaucoup de choses à dire sur la chronologie de l’histoire. J’ai eu un peu de mal à percevoir le style de l’auteur, mais je pense que c’est lié à la traduction… pas grand-chose à dire à ce sujet la non plus sauf si on considère la chronologie du livre comme un peu du style de l’auteur, et dans ce cas-là je trouve son style un peu particulier.^^

Pour ce qui est de l’histoire, j’ai relevé deux ou trois petites choses qui ne collent pas ou qui, au contraire, vont bien avec la vie d’une lycéenne. Tout d’abord, Valérie ne reçoit aucun soutien de ses parents, en particulier du côté de son père qui persiste à la croire coupable. Sa mère diffère un peu, mais elle reste dans le même état d’esprit. L’adolescente ne peut pas vraiment espérer de soutien de ses camarades, ce qui finit par donner le beau rôle à son psychologue. 
J’ai également trouvé peu probable que la jeune fille n’ait aucune famille autre que ses parents souhaitant prendre  de ses nouvelles ! Ou alors, peut-être est-ce elle qui ne nous dit pas ses rapports avec eux. Une fois de plus, impossible de savoir avec son seul avis. Je me suis également demandée si les problèmes familiaux qu’avaient rajoutés l’auteur étaient réellement nécessaire… est ce que Valérie n’en a pas suffisamment des problèmes ? J’ai cependant apprécié le changement de comportement de certaines personnes donnant (enfin !) une image positive des adolescents.

En conclusion : Un bon livre  avec une chronologie amusante, et une histoire particulière et intéressante. Avec cependant une utilisation exclusive de la première personne du singulier que j’ai regretté à plusieurs reprises… Je conseille ce livre aux amoureux de réalisme qui n’accordent pas d’importance à  la chronologie !